L’image originale, de "Trois jeunes miliciennes s’apprêtant à combattre dans le secteur de Huesca ", prise par Augusti Centelles [1], date de 1936.
Un photo réjouissante.
Plus encore que la complicité entre ces "femmes au front", c’est le nœud dans les cheveux, la mèche soigneusement arrondie en accroche-cœur sur la tempe et la bague que porte la femme à gauche, qui donnent la vie à cette photo.
Loin d’être des "détails", ces indices témoignent de ce que, malgré la guerre et les combats, cette "companera" continuait à porter un soin particulier à sa personne, à affirmer sa singularité. La révolution pouvait bien lui donner 5 minutes pour qu’elle prenne le temps nécessaire de s’occuper d’elle avant de rejoindre le combat collectif…
Des images "atypiques".
On trouve beaucoup d’images de ce type, très souvent mises en scène, pour appuyer la communication/propagande des parties prenantes [2], mais qui ne s’opposent aucunement à celles d’hommes ou de femmes au combat.
Des clichés et des archétypes
Ce qui peut surprendre, ce n’est pas tant l’accroche-cœur d’une milicienne, qu’une autre lise un magazine féminin ou porte des perles aux oreilles, c’est qu’actuellement, "l’uniforme standard" de certains "groupes d’action ", élève la dépersonnalisation au rang de reconnaissance et d’appartenance : costumes identiques et austères, décorés des mêmes badges ou des mêmes symboles, laissant parfois découvrir les mêmes décorations corporelles, avec les mêmes iconographies ou les mêmes postures…
Ceci est d’autant plus troublant que, ces mêmes "groupes d’action" qui fustigent les principes de la globalisation, de la standardisation ou du clonage, consentent librement à se parer de clichés et d’archétypes. Et eux aussi, comme ces miliciennes, "parlent de Révolution et de lutte des classes "… [3] !