Les manifestations du 31 mars contre la loi Travail n’étaient pas encore terminées que déjà la presse relatait les "débordements", les tensions et les rixes avec la police, avec force détails, photos ou reportages.
Pour un site comme "france tv info", ces manifestations se résumaient à : "Vingt interpellations à Lyon", "Trois policiers blessés à Marseille", "Échauffourées et interpellations à Paris", "Une voiture fonce dans la foule à Grenoble"… [1]. La colère des manifestants disparaissait derrière les "spectaculaires" combats de rue, menés par "l’ultra-gauche mouvance anarcho-autonome", chère à Madame Michèle Alliot-Marie, alors ministre de l’Intérieur en 2008… [2]
– L’imaginaire têtu : Dans ces reportages d’une presse toujours en quête d’images, c’est encore et toujours la mythologie autour du "camarade au P38 " (Milan, 1977 ) [3], la confusion entre le signe de faire feu avec les doigts de la main, le fait de posséder vraiment des armes et celui de tirer sur autre chose que des objets ou vitrines qui planent et "font" la Une.
– La réalité des"marges" : Les médias dominants seraient plus avisés de parler des véritables casseurs, ceux qui démolissent les droits sociaux, qui piétinent nos relations, nos dignités, nos voisinages, nos arbres et qui entendent pulvériser nos rêves de liberté, égalité, fraternité. Quant aux marges, comme disait Jean-Luc Godard, "ce sont elles qui tiennent les pages" et c’est bien là qu’on a envie de trouver, se trouver et se retrouver, plutôt que dans les tracés rectilignes de tous ceux qui ne savent offrir qu’un vide acrimonieux. [4]