Dans la culture commune, il y a des airs ou des références qui s’inscrivent dans nos mémoires comme les quatre "pom, pom, pom, pom" de "La 5ème" de Beethoven. À peine les entent-on qu’elles induisent une réponse, une image ou une référence. Pour certaines dates, c’est pareil. 1515 égal Marignan, c’est presque Pavlovien et peu importe qu’on se souvienne des protagonistes et de l’issue de la bataille [ ]… Plus près de nous, dans nos cercles anarcho-syndicalistes, il y a des dates "repères" comme 1968, 1921, 1871 et bien entendu 1936.
- 1968 : Paris, Rome Tokyo ou Mexico, la révolte étudiante qui, un peu partout, fait craquer le "vieux Monde" des "trente glorieuses".
- 1921 : Kronstadt et Makhno ou la Révolution dans la Révolution.
- 1871 : La colonne Vendôme chute alors que les communards hésitent à prendre la Banque de France et signent la perte malgré des espoirs engendrés.
- 1936 : le Front Populaire, 2 millions de travailleurs en grève, les occupations d’usines, les manifestations, les congés payés et les couples, en vélo ou en tandem, qui partent à l’assaut des plages pour deux semaines.
- 1936 : Barcelone, la CNT, les collectivités d’Aragon, la colonne Durruti et une population ouvrière dressée contre le fascisme dans l’espoir d’une société en Noir et Rouge.
1936 est une référence tellement importante, dans notre Panthéon, qu’on la retrouve souvent. Récemment encore, un article l’évoquait à propos d’une occupation d’entreprise : " À l’intérieur, la vie s’organise : AG régulières pour faire le point sur la situation, sur l’autogestion des lieux et les locaux sont décorés de drapeaux et d’affiches. Notre présence est alors nettement visible depuis la rue. Barcelone 36 est dans l’esprit de nombreux camarades… ". Mais l’occupation se révéla plus spectaculaire que syndicaliste et la Barcelone 36 fut rangée jusqu’à "une prochaine fois"…